


Science
Etude clinique : Magnésium bisglycinate
Études cliniques sur les effets du magnésium sur le fonctionnement de l'organisme
✔ Santé cardiovasculaire
De nombreuses études cliniques se sont penchées sur l’effet du magnésium sur la tension artérielle. Une méta-analyse regroupe plus de 8 600 sujets et montre une baisse significative de la PAS (−1,25 mmHg) et de la PAD (−1,40 mmHg) sous supplémentation en magnésium, surtout à doses élevées (≥400 mg/jour) et traitements longspubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Une revue systématique de 49 essais suggère que l’effet antihypertenseur se manifeste surtout chez les hypertendus : seuls des doses élevées (>600 mg/j) en monothérapie ont fait baisser PAS et PAD chez des hypertendus non traités, alors qu’à doses modérées (240–486 mg/j) les résultats étaient mitigés mdpi.com.
Par contraste, les sujets normotendus ou hypertendus contrôlés (sous traitement) ne montrent pas de baisse notable de pression même à fortes doses. Globalement, l’effet est donc modeste à positif chez les hypertendus (surtout non contrôlés ou à forte dose), mais souvent neutre chez les autres.
Les formes utilisées sont variées (oxyde, citrate, chlorure, lactate, aspartate, chélates aminés…) ; il semble que ce soit avant tout la dose qui compte, plutôt que la forme chimique (même le MgO peu absorbable donnait des résultats à hautes dosesmdpi.com).
Aucun essai ne signale d’effet important sur le rythme cardiaque ou d’autres paramètres cardiovasculaires, hormis une tendance générale à l’amélioration des facteurs de risque (insulino-résistance, lipides) dans certains travauxmdpi.compubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Les suppléments étaient bien tolérés jusqu’à ~1 g/j sans effet indésirable majeur.
✔ Fonction nerveuse et musculaire (crampes, fatigue, stress)
Le magnésium est souvent vanté pour soulager les crampes musculaires, mais les preuves cliniques sont négatives.
Une revue Cochrane portant sur 11 essais (735 patients) a conclu qu’il n’y a pas de différence significative entre magnésium et placebo sur la fréquence ou l’intensité des crampes idiopathiques (notamment nocturnes chez le sujet âgé) pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
En ce qui concerne la fonction musculaire, quelques petites études suggèrent un effet bénéfique sur la récupération et la performance chez les sportifs : une revue récente a rapporté que des suppléments de Mg réduisaient les courbatures et amélioraient la récupération post-exercice translational-medicine.biomedcentral.com.
Des essais cliniques isolés montrent aussi des gains de force chez des sujets déficients (par ex. force du quadriceps ou temps de marche chez la personne âgée), sans que ce ne soit très documenté.
Concernant la fatigue, peu d’essais rigoureux existent. Un ancien essai randomisé (voie intramusculaire) dans le syndrome de fatigue chronique signalait une amélioration subjective de l’énergie et de l’humeur sous magnésium pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, mais ces données restent isolées.
En situation de stress, des preuves suggèrent plutôt un effet positif : un grand essai comparatif a montré que l’association magnésium+vitamine B₆ réduisait plus fortement le score de stress perçu que le magnésium seul (pour les sujets présentant un stress sévère )pmc.ncbi.nlm.nih.gov.
En synthèse, pour cette catégorie les résultats sont contrastés : effet neutre sur les crampes (aucun bénéfice net) pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, effet modérément positif sur la récupération musculaire post-exercice translational-medicine.biomedcentral.com, et tendance à la réduction du stress/anxiété chez des personnes vulnérables (notamment avec B6) pmc.ncbi.nlm.nih.govpmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Les études ont utilisé des formes variées (MgO, lactate, citrate, etc.); aucune forme unique ne se distingue clairement.
✔ Humeur, sommeil, anxiété, dépression
Plusieurs essais suggèrent que la supplémentation en magnésium améliore l’humeur et le sommeil.
Dans la dépression, une méta-analyse récente (7 essais, 325 patients déprimés) a trouvé une baisse significative des scores dépressifs sous magnésium (différence moyenne standardisée ≈−0,92) frontiersin.org.
Pour l’anxiété, une revue systématique (18 essais) indique des effets bénéfiques variables : chez des sujets anxieux (ou avec syndrome prémenstruel), près de la moitié des études rapportent une amélioration de l’anxiété avec le magnésium, alors qu’aucune différence n’a été relevée en post-partum pmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Concernant le sommeil, les essais cliniques montrent globalement une amélioration de la qualité. Par exemple, chez 46 seniors insomniaques, 500 mg/j de MgO pendant 8 semaines ont augmenté le temps de sommeil et l’efficacité de sommeil et diminué significativement la latence d’endormissement pmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Une méta-analyse (3 essais, 151 sujets ≥55 ans) confirme une réduction d’environ 17 minutes de la latence d’endormissement sous magnésium par rapport au placebo bmccomplementmedtherapies.biomedcentral.com.
Un petit essai croisé pilote a même montré une amélioration subjective de la qualité du sommeil et de l’humeur (avec un supplément organique «Upgraded Magnesium» à 1 g/j)esmed.org.
En résumé, les données indiquent généralement un effet positif du magnésium sur le sommeil et l’humeur (meilleur sommeil, humeur améliorée) pmc.ncbi.nlm.nih.govfrontiersin.org.
Les formes administrées étaient souvent de l’oxyde ou du citrate de magnésium (par exemple MgO dans l’essai sur les seniors pmc.ncbi.nlm.nih.gov), mais, comme pour la tension artérielle, la dose importe plus que la forme.
En l’état, le magnésium apparaît prometteur comme adjuvant des troubles du sommeil et de l’humeur, même si la qualité des essais varie et que des études plus larges restent souhaitables.
✔ Métabolisme (régulation glycémique, diabète, énergie)
Le magnésium joue un rôle clé dans le métabolisme glucidique.
Les essais cliniques chez les diabétiques de type 2 montrent des améliorations modestes de la régulation glycémique sous supplémentation.
Une méta-analyse dose-réponse a estimé qu’à 500 mg/j de magnésium on obtient une réduction moyenne de l’HbA1c d’environ −0,73 % (p<0,01) et une légère baisse de la glycémie à jeun pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Une autre revue (18 essais) confirme une tendance à la baisse de l’HbA1c et surtout de l’insulinorésistance (HOMA-IR) lorsque la supplémentation dure ≥4 mois pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
De façon plus concrète, un pool de 24 RCTs (1325 patients diabétiques) a trouvé des réductions significatives de la glycémie à jeun (WMD ≈−0,20 mmol/L, soit ~−3,6 mg/dL) et de l’HbA1c (−0,22 %) sous magnésium frontiersin.org, ainsi qu’une baisse marquée de la pression artérielle (PAS −7,7 mmHg) chez ces patients diabétiques frontiersin.org.
Ces effets sont plus prononcés chez les sujets carencés en magnésium ou avec un mauvais contrôle initial du diabète. Peu d’études évaluent spécifiquement l’énergie ou la fatigue métabolique générale ; on sait cependant que le magnésium est un cofacteur essentiel de l’ATP, suggérant un rôle indirect dans le niveau d’énergie.
Globalement, l’effet sur le métabolisme glucidique est positif : suppléments de magnésium (≥200–300 mg/j) améliorent légèrement le contrôle glycémique et la sensibilité à l’insuline pubmed.ncbi.nlm.nih.govfrontiersin.org. Les formes utilisées sont variées (MgO, citrate, chlorure…) ; aucune différence majeure entre elles n’a été démontrée.
En pratique, des doses supérieures à la RDA (300–400 mg/j) et des traitements sur plusieurs mois semblent nécessaires pour observer un bénéfice clinique pubmed.ncbi.nlm.nih.govpubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
✔ Santé osseuse et immunitaire
Le magnésium est indispensable à la santé osseuse. Les études disponibles sont peu nombreuses, mais les tendances sont favorables.
Chez des adolescentes en pleine croissance à faible apport initial, 300 mg/j de MgO administrés 1 an ont significativement augmenté la masse minérale osseuse de la hanche (BMC) par rapport au placebo pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Les données observationnelles confirment un lien positif : une méta-analyse sur des cohortes a montré qu’un apport alimentaire plus élevé en magnésium est associé à une densité osseuse plus élevée au col du fémur (β≈+0,03 par unité d’apport, p<0,05) pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Il n’existe pas encore d’essai randomisé chez les sujets âgés ostéoporotiques, mais ces éléments suggèrent un effet bénéfique du magnésium sur le remodelage osseux et la prévention de l’ostéoporose.
Quant au système immunitaire, le magnésium a des effets immunomodulateurs et anti-inflammatoires. Des études expérimentales montrent que le magnésium réduit la production de cytokines pro-inflammatoires telles que l’IL-6 et le TNF-α (par >60% dans des monocytes exposés à MgSO₄ in vitro) pmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Les déficits en magnésium sont associés à une inflammation chronique accrue. Ainsi, une supplémentation en magnésium abaisse les marqueurs inflammatoires dans certains contextes et pourrait améliorer la réponse immunitaire (bien que peu d’essais cliniques aient étudié directement les infections).
En résumé, les effets sur l’immunité sont bénéfiques/modulateurs (réduction de l’inflammation) pmc.ncbi.nlm.nih.gov, et sur les os plutôt positifs (augmentation de la minéralisation) pubmed.ncbi.nlm.nih.govpubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
✔ Synthèse finale
Au total, l’ensemble des études cliniques suggère que la supplémentation en magnésium est globalement bénéfique pour plusieurs fonctions physiologiques majeures.
Elle abaisse modérément la tension artérielle chez les hypertendus (surtout à doses élevées ou en association avec d’autres mesures hygiéno-diététiques) pubmed.ncbi.nlm.nih.govmdpi.com, améliore légèrement le contrôle glycémique chez les diabétiques pubmed.ncbi.nlm.nih.govfrontiersin.org, et favorise le sommeil et l’humeur pmc.ncbi.nlm.nih.govfrontiersin.org.
Ses effets sur le système nerveux et musculaire sont mixtes : elle ne semble pas prévenir les crampes idiopathiques pubmed.ncbi.nlm.nih.gov, mais peut soulager les courbatures d’exercice et réduire le stress/anxiété chez certaines personnes translational-medicine.biomedcentral.compmc.ncbi.nlm.nih.gov. Elle contribue enfin à la santé osseuse (amélioration de la minéralisation) pubmed.ncbi.nlm.nih.govpubmed.ncbi.nlm.nih.gov et possède des propriétés anti-inflammatoires/immunomodulatrices pmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Les contradictions observées (par exemple, études de tension artérielle négatives ou variabilité des effets sur l’anxiété) tiennent souvent à la dose, à l’état initial des patients (carencé ou non) et à la durée du traitement.
Les formes les plus couramment étudiées sont l’oxyde et le citrate de magnésium (ainsi que d’autres sels comme le lactate ou l’aspartate), mais l’efficacité semble surtout dictée par la quantité de magnésium élémentaire ingérée mdpi.commdpi.com.
En pratique, des dosages de l’ordre de 300–500 mg/j pendant plusieurs mois sont généralement nécessaires pour obtenir un effet clinique notable, sans effets indésirables sérieux.
Ainsi, le magnésium est un supplément sûr dont les bénéfices, bien qu’assez modestes individuellement, convergent vers une amélioration générale de la santé cardiovasculaire, métabolique, osseuse et neurologique pubmed.ncbi.nlm.nih.govfrontiersin.orgpubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Sources : Synthèse de multiples essais et méta-analyses cliniques (voir citations) portant sur la supplémentation en magnésium chez l’homme pubmed.ncbi.nlm.nih.govmdpi.comfrontiersin.orgpubmed.ncbi.nlm.nih.govpubmed.ncbi.nlm.nih.gov.
Ces travaux incluent notamment des revues systématiques et méta-analyses sur la tension artérielle, les fonctions musculaires, le sommeil et la régulation glycémique, ainsi que des essais randomisés évaluant différents dosages et formes de magnésium.
Chaque affirmation ci-dessus est étayée par des données publiées (citées dans le texte).