Recevoir un compte-rendu de prélèvement vaginal avec la mention « flore intermédiaire » peut être déroutant. Ce n’est ni franchement « normal », ni clairement « pathologique ». Il est donc difficile de savoir si c’est grave, si un traitement est nécessaire ou s’il suffit de surveiller.
Découvrez ce que recouvre cette notion de flore intermédiaire, ce qu’elle dit (et ne dit pas) de la santé intime, et dans quels cas il peut être utile de consulter ou d’agir.
En quelques mots : à quoi sert la flore vaginale ?
La flore vaginale, ou microbiote vaginal, est un ensemble de micro-organismes qui vivent naturellement dans le vagin. Dans une situation équilibrée, elle est dominée par des bactéries protectrices, les lactobacilles, qui produisent de l’acide lactique et maintiennent un pH plutôt acide autour de 3,8 à 4,5. Ce milieu acide limite la prolifération des germes indésirables (bactéries pathogènes, levures comme Candida albicans, etc.).
Envie d'approfondir le sujet ? L'article « Prendre soin de sa flore intime naturellement : comprendre, prévenir, rééquilibrer » revient sur les fondamentaux de cet équilibre et les gestes à adopter au quotidien.
Qu’est-ce qu’une flore vaginale « intermédiaire » sur un compte-rendu ?
Dans beaucoup de laboratoires, la qualité de la flore est évaluée grâce au score de Nugent, une échelle de 0 à 10 basée sur l’observation des bactéries au microscope. On regarde notamment la quantité de lactobacilles et d’autres bactéries (comme Gardnerella vaginalis ou des germes anaérobies).
L’interprétation est, en général :
- 0 à 3 : flore normale, dominée par les lactobacilles ;
- 4 à 6 : flore intermédiaire, avec moins de lactobacilles et davantage d’autres bactéries ;
- 7 à 10 : flore compatible avec une vaginose bactérienne (déséquilibre net, lactobacilles très diminués).
La flore vaginale intermédiaire correspond donc à un état de transition : les bonnes bactéries sont moins nombreuses que dans une flore idéale, mais le profil ne permet pas encore de poser un diagnostic formel de vaginose.
Est-ce grave d’avoir une flore intermédiaire ?
Avoir une flore intermédiaire ne signifie pas automatiquement qu’il y a une infection ni que la situation est urgente. Certaines femmes n’ont aucun symptôme : pas de démangeaison, pas de brûlure, pas de pertes anormales. Dans ces cas, la flore intermédiaire peut simplement traduire un moment un peu fragile du microbiote, lié par exemple au cycle, à une période de stress ou à un traitement récent.
En revanche, cette notion indique que :
- les lactobacilles ne jouent plus leur rôle protecteur de façon optimale ;
- d’autres bactéries prennent un peu plus de place ;
- le terrain est plus vulnérable à un déséquilibre plus marqué (vaginose, mycose, irritations…).
La flore intermédiaire peut donc être vue comme un signal de vigilance. Ce n’est pas un diagnostic dramatique, mais un indicateur qu’il est judicieux de prendre soin de sa flore intime pour éviter que la situation n’évolue défavorablement.
D’où vient cette situation intermédiaire ?
La flore vaginale est dynamique et réagit à de nombreux paramètres :
- variations hormonales (règles, grossesse, post-partum, ménopause…) ;
- prises médicamenteuses, notamment les antibiotiques, qui touchent aussi les bonnes bactéries ;
- hygiène intime inadaptée (douches vaginales, produits trop agressifs, toilettes trop fréquentes) ;
- mode de vie : stress, fatigue, tabac, alimentation pauvre en fibres, etc.
Souvent, plusieurs facteurs se cumulent. Le compte-rendu d’analyse donne alors une photographie du microbiote à un instant T.
Que faire si le compte-rendu mentionne une flore intermédiaire ?
La première étape consiste à relire le résultat avec le ou la professionnel(le) qui a prescrit l’examen (médecin, gynécologue, sage-femme). Le contexte compte énormément : un même score n’aura pas la même signification en l’absence de symptômes que s’il existe des pertes malodorantes, des brûlures ou des irritations.
En parallèle, quelques réflexes peuvent aider à soutenir la flore : adopter une hygiène intime douce, limitée à la vulve, avec des produits adaptés et sans douches vaginales ; privilégier des sous-vêtements en coton et des vêtements non serrés ; veiller à un mode de vie plus neutre pour la flore (limiter le tabac, rester bien hydratée, soigner le sommeil).
Dans certains cas, le ou la professionnel·le de santé peut proposer des solutions naturelles en complément : probiotiques vaginaux ciblés, compléments oraux qui soutiennent le microbiote ou l’immunité locale, adaptation de l’hygiène. L’idée n’est pas de se soigner seule, mais de voir ces approches comme des béquilles douces qui accompagnent la flore pendant qu’elle retrouve son équilibre, lorsque cela est jugé pertinent.
Quand les déséquilibres sont déjà bien installés, mycoses à répétition, inconfort quotidien, « Nos meilleures astuces pour refaire sa flore vaginale naturellement » peut aider à y voir plus clair.
À retenir
Une flore vaginale intermédiaire n’est pas un verdict, mais une photo d’un microbiote un peu fragilisé. Ce résultat rappelle surtout que la flore intime mérite de l’attention : compréhension, prévention, et, si besoin, un accompagnement adapté.
En combinant une bonne lecture du compte-rendu, quelques ajustements de mode de vie et, éventuellement, un soutien naturel validé avec un professionnel, il est souvent possible d’aider la flore à revenir vers un équilibre plus stable, sans dramatiser ni minimiser ce que le corps essaie de dire.
